Textes


COIN DE PARADIS
(Franck Houdoire/Franck Houdoire-Bruno Barrier)

Je vise un ciel à perte d’œil,                     
Une herbe fraîche pour mes pieds nus, 
Une table en bois, un Épineuil,        
La vallée à perte de vue.                          
                                            
Un peu de terre et de rosée,
M’éveiller aux chants des oiseaux,
Me trouver métamorphosé
À l’heure de ce nouveau fuseau.

Je vise un repli salutaire                        
Pour m’épargner misanthropie           
Et amertume. Trouver l’éther                
D’un petit coin de paradis.                   
        
Je vise une terra incognita
Où déposer mes lassitudes,
Un coin d’amour avec un A
Majuscule, un joli prélude.

T’y regarder t’épanouir,
Reprendre des couleurs aux joues
Et retrouver dans ton sourire,
Tout ce qui m’avait rendu fou.

Je vise un repli salutaire
Pour m’épargner misanthropie
Et amertume. Trouver l’éther
D’un petit coin de paradis.
                                              
Y déposer les armes                        
Loin du vacarme de nos vies          
Désincarnées,                           

Au vent sécher ses larmes.            
S’en remettre à l’infinie            
Vérité.                                         

Je vise à m’épargner un peu                    
En m’entourant de jolies choses   
Et créant ce qu’il faut de bleu          
Vital à la métamorphose.                          
                                            
À défaut de changer la donne,
Je passe mon tour, quitte le jeu,
J’offre un sourire à la Madone
Et me replonge dans tes yeux.

Je vise un repli salutaire               
Pour m’épargner misanthropie           
Et amertume. Trouver l’éther                
D’un petit coin de paradis.                    

Trouver l’éther
D’un petit coin de paradis.


SYLPHIDES
(Franck Houdoire/Franck Houdoire-Bruno Barrier)

En longs cortèges
Langueur s’étale.
Au soleil neige
Fondent pétales
Et nos adieux dans la spirale
Se drapent d’un teint boréal.

On souvenir.
Minutes d’or
Que l’on étire
Jouant les bords.
Dans la pénombre, trompant la mort
Déjà tout s’obstine à éclore.

Vapeurs de nuit,
Du temps qui part,
Mélancolie,
Voile et brouillard,
Sur nos cœurs vides, jeu des hasards,          
Font battre la vie dans le noir.

Longues Sylphides                        
Dansent à mon cœur acide         
Et leur charme glycine                  
Médecine.                                 
                                                     
Entre deux eaux,
D’outre-miroir
Tinte un écho
Dans le blizzard,
Des mots codés que je ressens,
L’ombre portée d’un autre temps…

Longues Sylphides               
Dansent à mon cœur acide         
Et leur charme glycine                  
Médecine.                        
                                            
À perte de blanc, pas un bruit.
Des souffles en longs soupirs s’étirent.
L’âme vive d’antan que chantait la flamme s’était tue.
D’ailleurs, montaient imperceptiblement des chants en longues litanies.
Ô marbre blanc,
Continent de glace,
Sibérie de mes sentiments.
Ô marbre blanc,
Continent de glace,
Sibérie de mes sentiments.
L’eau de mes mots soudain se glace.
Le silence mord,
Me dédicace
Tel un gel.
Et ton hiver fait main basse
Comme on jette un sort,
Ce qui fut nous se cadenasse.
J’en saigne
Et m’enseigne
À la fois.
Souvenir.
Lassitude.
Et ce silence qui rabâche
D’en-dessous la peau, qui jamais ne lâche,
Jusqu’à la fissure,
L’ultime craquèlement.
Un frisson venu d’un soleil filtré
Rappelle que même voilé
Il continue à briller.
Un désert à la pâleur du vide fige l’autour,
Fige l’amour.
Le voici l’inéluctable décor qui nous rassemble,
J’en tremble.
En mon ventre emmuré,
Une boule enneigée
A élue domicile.
Espace servile,
Gelé
Qui s’anime aux soubresauts de notre passé.
Ô marbre blanc,
Continent de glace,
Sibérie de mes sentiments.

Longues Sylphides                        
Dansent à mon cœur acide         
Et leur charme glycine          
Médecine.


ÇA F’RAIT CHIER
(Franck Houdoire)

Des filles eud' ch'nord sénégalaises,     
Des polonaises de Saint-Tropez,  
Des apatrides, des sans-papiers,  
Des pas d’ici, des réfugiés.              

Des gens du cru, des du cap vert,
Des montagnards, des insulaires,
Des uns des villes, d'autres des champs,
Joyeux frichti, je prends l'tout v'nant !
Tant…

Ça f'rait chier plus d'un imbécile         
Qu'on vive ensemble sans s'faire de bile.

Des gens d'Porto portoricains,
Des du Bengal, des brésiliens,
Chinois d'Asie, de Paris 13,
Parisien d'souche, ça c'est balaise !

Des coréens nordistes, sudistes,
Des corses anti-nationalistes,
Des d'la cabane au fond des bois,
Des Québécois qu'on ben d'la voix!
Allez…

Ça f'rait chier plus d'un imbécile         
Qu'on vive ensemble sans s'faire de bile.
Ça vous dirait pas d'essayer,                       
Histoire d'un peu les agacer?                       
                                                              
Orthodoxes, musulmans, chrétiens,
Athées, anars et tout l'tintouin,
Politiciens mais repentis
Qu'on a poussés dans les orties !

Y s’dit que l'enfer c'est les autres,            
Mais y’a des chances qu’à nous regarder                
Y'ait foule à vouloir être des nôtres,         
C'est qu'on fleure bon la liberté !     

Compagnons d’route volontaires,            
D'un même élan jubilatoire                        
Illustrons l'idée libertaire,                  
L’émancipation péremptoire…                  
D'autant que

Ça f'rait chier plus d'un imbécile         
Qu'on vive ensemble sans s'faire de bile.          (Ad lib)    


LES FAÇONS D’AIMER
(Franck Houdoire/Franck Houdoire-Bruno Barrier)

Rouler galoches                       
Dans les cinoches,                   
Toucher pipi                               
Dans les orties,                         
Rentrer comme pé-                  
pé dans mémé,                         
C’est toujours une façon d’aimer,  
Toujours une façon…                       

Tirer son coup
Jambes à son cou,
Prendre son pied
Un rien bourré
Ou labourer
Dans les fourrés
C’est toujours une façon d’aimer.
Toujours une façon…

Qu’on y mette les doigts ou les pieds                
Tant qu’y a d’l’amour c’est gagné.                        

Aimer pincer,
Ficeler, bonder,
S’offrir une flûte
Après dispute,
S’aventurer                                         
Des deux côtés,
C’est toujours une façon d’aimer,
Toujours une façon…

Un peu d’émoi
Du bout des doigts,
Un peu de fièvre
Du bout des lèvres.
Né de la chose,
D’un chou, d’une rose…                   
Si c’est d’une façon d’aimer,
C’est toujours une façon…

Qu’on y mette les doigts ou les pieds
Tant qu’y a d’l’amour c’est gagné.

S’laisser
conter
fleurette
A poil sous sa nuisette,

Ou cha-
touiller
le g’nou
Dans la cabane bambou,

C’qu’y faut
Qu’tu r’tiennes
En gros…

C’est qu’à force de tringler, on grimpe au rideau !
(J’ai dit) A force de tringler, on grimpe au rideau !

Un peu frivole
Sous l’parasol,
Un rien grivois
Ou discourtois,
S’faire son ciné,
Sextapiser,
C’est toujours une façon d’aimer.


SEULE ETOILE
(Franck Houdoire/Franck Houdoire-Bruno Barrier)

Il est des galaxies et des constellations,                                  
Toute une voie lactée de questions.                       
Un soleil, une lune à nulle autre pareille,         
Univers infini de merveilles.                                        

Mais à chaque matin,                                                            
Chaque soir qui s’en vient,                                                  
J’ai l’AMOUR en lettres capitales.           

Peu m’importe ces mondes                              
Puisqu’à chaque seconde                                          
Elle est mon absolu idéal…                               

Seule étoile.                                                
Seule étoile,                                                
Scintillante à l’éclat sans égal.                                   
Seule étoile                                                
                                                                         
Les extrêmes confins des frontières invisibles      
Ont pour moi la pâleur accessible           
Depuis l’heure où je vis cette étoile singulière
Et son sublime éclat de lumière.              

Elle est l’inestimable,                                 
L’évidence incroyable,                               
Ma muse et ma portée musicale.            

L’impressionnante amante,
Celle par qui tout s’enchante,
A jamais l’absolu idéal…

Seule étoile.                                                                 
Seule étoile,                                                
Scintillante à l’éclat sans égal.                                                   
Seule étoile.                                                
                 

AD LIBERTAIRE
(Franck Houdoire)

Libère ce que tu ne peux taire
Libère ce que tu ne peux taire

Ad lib-ertaire est un message
Nourri d’infini,
D’outrenoir Soulages,
De clarté aussi.

Libère ce que tu ne peux taire
Libère ce que tu ne peux taire 

Ad lib-ertaire est une force
Révélatrice,
Une vibrante écorce
Insoumise, fondatrice.
 
Libère ce que tu ne peux taire

Ad lib-ertaire est une vision
Reconnaissante
Eloignant le dragon
Et sa tourmente. 

Libère ce que tu ne peux taire
Libère ce que tu ne peux taire 

Ad lib-ertaire
C’est refuser le sacrifice
Ad lib-ertaire
D'une vérité réparatrice.





1, 2, 3, SOLEIL !
Franck Houdoire

Si dès que le réveil sonne

L'atmosphère entonne
Un air clopin-clopant,
Le pied gauche en avant.

Que même la douche tiède

N'apporte aucune aide
A ce temps qui chagrine
Et me veut grise mine,

Je dis STOP !

Je n'suis pas misanthrope
Et je chante à l'envi
Le refrain que voici :

1, 2, 3, soleil !
Quand la vie me déçoit
1, 2, 3, soleil !
Que l'envie n'y est pas
1, 2, 3, soleil !
Je compte jusqu'à trois
1, 2, 3, soleil !
Et le soleil est là, qui part de moi !


En métro, en auto,

En bus ou en vélo,
Toujours le même con,
La même conne à chignon

Qui bouscule ou klaxonne,

Qui hurle ou ronchonne,
Parfois même les quatre,
C'est le record à battre

Je dis STOP !

Je n'suis pas misanthrope,
Reprenons mes amis
Le refrain que voici :

Refrain


Donc si demain tu te lèves un brin chagrin,

Que t'as envie de rien,
Qu'après demain tu déprimes dans ton patelin,
Que t'as envie de rien,

Tu dis STOP !

Je n'suis pas misanthrope
Et tu chantes à l'envi
Le refrain que voici :

Refrain



ON S'APPROCHE

Franck Houdoire

Sur le joli chemin

Qui me mène à toi, je chemine.
Grandes ouvertes mes mains
Se tendent vers toi, te devinent.

J'imagine tes cheveux

Dans le vent qui frémissent
Et je frémis.

La clarté de tes yeux

Dans les miens qui s'immisce
Et je revis.

Des deux bouts d'une même corde
Tant d'amour qui déborde !

On s'approche de nous sans nous savoir encore,
On s'approche de nous sans nous savoir encore,
On s'approche.


Sur la route fleurie

Qui me mène à toi, je chemine.
La tête pleine d'envies
J'accélère mes pas, m'illumine.

J'imagine ton rire,

Ton sourire à tes lèvres
Et je rêve.

Ton parfum de plaisir

A m'en donner la fièvre,
Oui je rêve.

Des deux bouts d'une même corde
Tant d'amour qui déborde !

On s'approche de nous sans nous savoir encore,
On s'approche de nous sans nous savoir encore,
On s'approche.


Sur ce chemin de vie

Qui me mène à toi, tu verras,
Bientôt, main dans la main,
On y cheminera, toi et moi.

Nos cheveux dans le vent

Et nos yeux droit devant
Et nos rires

Nos sourires, nos plaisirs

A bouffer le présent,
L'avenir.

Parce qu'aux deux bouts d'une même corde
Notre amour qui déborde,

Nous rapproche toujours, chaque jour mon amour,
Nous rapproche toujours, chaque jour mon amour,
On s'approche,
On s'approche,
On s'approche.



CANAL SAINT-MARTIN

Franck Houdoire (textes en italique : Delphine Lucas)

Assis sur le bord du canal Saint-Martin,

Avec mes p'tites tomates et ma bouteille de vin,
Je n'avais qu'une envie, te prendre par la main,
Mais tu r'culais si bien qu'j'y comprenais plus rien.

Je t'écoutais parler mais cherchais en même temps
Une tactique pour qu'tu t'taises rien qu'un instant.


Sûr, j'avais l'air malin sur l'canal Saint-Martin

Avec mes p'tites tomates et ma bouteille de vin,
J'voulais crier « temps mort ! » mais n'étant pas goujat,
J'te faisais mes yeux d'chat, mais tu n'les voyais pas !

T'arrêtais pas d'parler, moi j'cherchais pendant c'temps
Une technique pour t'faire taire, un p'tit instant.


Voix féminine : "Sinon j'ai découvert un truc super cette année ça s'appelle la gym suédoise, j'sais pas si tu connais mais c'est juste trop bon. Ça fait un peu Véronique et Davina, ça te parle ça non ? C'est ta génération ? Eh ben tu vois c'est un peu pareil, sauf qu'à la place de Véronique, t'as Nico un grand brun trop beau super musclé qui te fait enchaîner les mouvements de ouf pendant 1 heure, j'te dis pas le cardio !"


Donc j't'écoutais parler, attentif car j'guettais

Un silence où m'glisser pour poser un baiser.
À défaut de l'trouver, j'approchais doucement,
Toujours plus près de toi, subrepticement !

Je t'écoutais parler mais cherchais en même temps
Une tactique pour qu'tu t'taises rien qu'un instant.


Mais les aiguilles tournaient sur le bord du canal

Et j'avais super froid, je m'sentais dev'nir pâle.
Direction un troquet, avec nos mines exsangues,
C'était bien mal barré pour t'enrouler la langue.

T'arrêtais pas d'parler, moi j'cherchais pendant c'temps
Une technique pour t'faire taire, un p'tit instant.


Voix féminine :"C'est comme les sites de rencontre, nan mais quelle arnaque ! J'vois là, j'ai ma copine Séverine eh ben elle se coltine un psychopathe qu'elle a eu la mauvaise idée de trouver sexy sur Meetic. Quand elle l'a vu en vrai, elle a voulu s'barrer en courant, tellement ça s'voit sur sa gueule qu'il est psycho le gars, sauf que depuis il la lâche plus, c'est l'angoisse il l'attend en bas d'chez elle et tout... T'imagines la flippe ? Toi ça va franchement, t'as pas trop une tête de psychopathe !"


J'voulais t'ram'ner chez toi mais pour toi pas question !

Car à défaut d'bisou moi j'visais ta maison.
J'avais des raccourcis pour t'faire rater ton train,
Histoire d'avoir l'champ libre et d'mieux m'coller au tien.

Je t'écoutais parler mais cherchais en même temps
Une tactique pour qu'tu t'taises rien qu'un instant.


Tous deux en s'éloignant du canal Saint-Martin,

Toi tenant les tomates, moi t'attrapant la main,
Tu m'as donné l'feu vert, en même temps qu'un baiser,
Et enfin tu t'es tue, et enfin je t'ai eue.


LA FILLE QUI ME VIT DEDANS

Franck Houdoire

La fille qui me vit dedans

Veut que j'l'agaçe, ça la rassure
Quand j'laisse traîner mes chaussettes mûres
Aux quatre coins d'l'appartement.

La fille qui me vit dedans

Veut que j'sois prince mais pas charmant
Donc, j'lui en donne pour son argent
Et j'mets ses p'tits plats dans mes grands.

La fille qui me vit dedans

Elle est comme ça, ça la chiffonne
Quand y'a vraiment rien qui déconne
Et que tout nous va comme un gant.

La fille qui me vit dedans

Ça la console quand ça dérape,
Que l'équilibre nous lâche la grappe
Et que l'idéal est branlant.

La fille qui me vit dedans

Pour ses beaux yeux je fais d'mon moins
Et pis j'm'applique tellement qu'j'y tiens
A la fille qui me vit dedans.

La fille qui me vit dedans

Si j'suis pas chiant, ça la défrise
Alors j'chipote et j'les lui brise
Menu pour qu'elle s'apaise un temps.

Il fallait bien un vice caché,
Un p'tit quelqu' chose qui tourne pas rond
Mais son p'tit côté névrosé,
J'dois vous avouer qu'j'trouve ça mignon !


Va falloir que je fasse le deuil

Du fiancé parfait qu'j'étais
Car à force de faire mal exprès
Ben je prends l'pli que je le veuille

ou pas d'ailleurs, c'est un constat,

Pis j'trouve ça drôle, au demeurant,
De jouer l'andouille pour être au LA
Avec la fille qui me vit dedans

Refrain


La fille qui me vit dedans

Veut que j'l'agaçe, ça la rassure
Quand j'laisse traîner mes chaussettes mûres
Aux quatre coins d'l'appartement.


LA SIESTE

Franck Houdoire

J'me sens d'humeur badine

Rien qu'à penser tes seins
Et j'me lèche les babines
Juste à frôler tes reins.

La chaleur fait manteau

Qu'les persiennes déboutonnent
Tout en striant ta peau,
Tu sens bien qu'on frissonne !

Oh tu sais que tu m'tentes !

Oui tu sais qu'tu m'aimantes !
Deux heures sonnent,
Polissonnes.

Moi, j'n'aimais pas la sieste
Avant toi,
J'la fuyais comme la peste
Mais te v'là !
Maintenant j'la réclame
A toute heure d'la journée,
J'la protège comme la flamme
Olympique malmenée,
Ma sieste.


Quand Soleil au zénith

Me chuchote à l'oreille
Des envies qui m'agitent
Et m'empêchent au sommeil,

Je t'entraîne au premier

Avec mon air de rien,
De ne pas y toucher
Mais l'œil un brin coquin.

Oh tu sais que tu m'tentes !

Oui tu sais qu'tu m'aimantes !
Deux heures sonnent,
Polissonnes.

Refrain


Je m'approche et te frôle

Comme on frôle el amor !
Je crois bien qu'j'ai la gaule
C'en est joué de mon sort !

Oh tu sais que tu m'tentes !

Tu vois bien qu'tu m'aimantes !
Deux heures sonnent,
Polissonnes.

Refrain x2



SANS MENTIR

Delphine Lucas/ Delphine Lucas-Franck Houdoire

Il est des jours où sans mentir,

J'aimerais n'avoir aucun humour,
Ne pas être obligé d'faire rire,
D'être un cador du calembour.
Il est des jours où sans mentir,
J'ai la contrepèterie qui flanche,
La blague qui tend à ramollir,
La grève du bon mot qui m'démange.

Il est des jours où sans mentir,

Je regrette d'être aussi comique
Même si c'est parfait pour séduire
Les jolies femmes encore sceptiques.
Il est des jours où sans mentir,
Je ne vois rien de réjouissant
Au fait de n'pas pouvoir m'inscrire
Aux abonnés absents.

J'entends seulement les gens
Dire que j'suis drôle, c'est énervant !
Alors qu'je l'suis autant
Que je suis beau, musclé, intelligent !


Il est des jours où sans mentir,

Me prennent des envies d'jardiner,
Laisser à d'autres le soin d'faire rire
Pour m'occuper d'mon potager.
Il est des jours où sans mentir,
Je sens monter en moi l'envie
D'enfin pouvoir me départir
De mon sens de la répartie.

J'entends seulement les gens
Dire que j'suis drôle, c'est énervant !
Alors qu'je l'suis autant :
Que je suis beau, musclé, intelligent !


Et ça c'est agaçant

Qu'ils le disent moins souvent !

Alors bien sûr il vaut mieux ça

Que d'être manchot ou sourd.
Manchot et sourd c'est plus ingrat,
Vaut mieux avoir de l'humour.

Alors bien sûr il vaut mieux ça ! (2 fois)


Alors bien sûr il vaut mieux ça

Que d'être manchot et sourd,
Rapp'lez-vous pour la prochaine fois
J'préfèrerais des mots d'amour.

Alors bien sûr il vaut mieux ça

Que d'être manchot et sourd,
Rapp'lez-vous pour la prochaine fois
J'préfèrerais des mots d'amour.


ET TU T'ENTENDS VIEILLIR

Franck Houdoire

Pis comme tu n'as plus rien

Pour caler ta dent creuse,
Tu festoies du destin
Et bouffe ta veilleuse.

V'là qu't'arrive un matin

En travers de la gueule,
Un de ceux qui te plaint
Et te retrouve seul.

Seul, aveugle et sans poigne.

Tu cherches, feu follet,
La flamme qui te soigne
Et te lèche au mollet.

Pis ça tape dans l'dos,

Montre dents, bouches pleines.
Ça éclate en sanglots
Et garrotte la veine.

Anonymes et passeurs

Te rehaussent la tige
Et tes journées se meurent
Comme on se prend vingt piges.

Alors glissant semelles,

Tu t'obstines à venir.
Dos courbé, passerelle
Et tu t'entends vieillir.

Quelle est longue la nuit

Et les jours qui la suivent !
Tu te sens raccourci
À mesure de les vivre.

Pis comme plus rien n'a pied

Pour te remettre en selle,
T'as qu'ta bride à ronger,
Bave au mors, tu Babel.

Et tu t'entends vieillir,

Belle idole que voilà !
Et tu t'entends vieillir,
Sans voix.

Y faut l'temps pour que passe

L'amour qui n'est que pour toi,
Qui t'offrira sa grâce
Et sa douceur angora.

Lumineuse, chavirante,

Elle t'éblouira,
Sur tes pensées errantes
Elle posera son LA.

Et tu l'entendras rire

Comme elle te voit sourire
Déjà !
Et vous allez sourire,
Et vous allez vieillir,
Partir comme ça !
Comme ça !


LA CHANSON A TEXTE

Franck Houdoire

Son monopole est francophone

Cela va sans dire dans les manuels.
La tergiverse est mise aphone
Par des sommités, des Jacques Brel.

De là à dire qu'on est les voix

Du plus joli des dictionnaires
Par tradition y'a pas débat,
On est sous la coupe de Molière.

Et quand je dis qu'je fais l'chanteur

On m'colle la pression sans complexe,
Ni une, ni deux, j'entends en choeur :
« Ah tu fais d'la chanson à texte !? »

A ça j'réponds

Sans concession :

Tu sais j'suis comme Monsieur Jourdain
Je fais un peu ça sans l'savoir !
J'fais d'la chanson avec du texte
Un peu comme un mauvais réflexe.
Tu sais j'suis comme Monsieur Jourdain
Je fais un peu ça sans l'savoir !
Y'en a qui s'achètent des Rolex
Moi j'fais d'la chanson à texte.


Serait-ce l'exception culturelle

Qui fait que l'on précise « à texte » ?
L'académie des immortels
A-t-elle avis sur le contexte ?

Car entre nous, ce n'est pas banal,

Y aurait-il des chansons muettes?
En quelque sorte instrumentales,
Sans un mot pour conter fleurette ?

Je m'imagine là ânonnant,

Remuant des lèvres pour la forme.
Sûr j'aurais l'air vraiment d'un gland (navrant)
Silencieux sous mon haut-de-forme !

A ça j'réponds

Sans concession

Refrain


Eu égard à Victor Hugo,

Au bateau ivre de Rimbaud,
A l'Oulipo d'Raymond Queneau,
Faut bien entretenir le flambeau !

Alors j'réponds,

Sans concession :

Refrain



AUSSI VRAI

Franck Houdoire/Franck Houdoire-Martial Bort

Aussi vrai

Que les choux sont d'Bruxelles,
Les ronds comme des queues d'pelle.
Aussi vrai disons,
Que les rangs sont d'oignons.

Aussi vrai

Que les vieux sont d'la vieille
Et les puces à l'oreille.
Aussi vrai disons,
Que dadou fait ronron.

Comprends-tu mon dilemme ?
Aussi vrai que tout ça,
Je crois bien que je t'aime Toi !


Aussi vrai

Qu'le pâté est en croûte,
Les pédales dans la choucroute.
Aussi vrai, en somme,
Qu'les chaussons sont aux pommes.

Aussi vrai

Que l'œil est au beurre noir
Et le froid de canard.
Aussi vrai, en somme
Qu'tous les ch'mins mènent à Rome.

Comprends-tu mon dilemme ? (Comprends-moi !)
Aussi vrai que tout ça, (Que tout quoi?)
Je crois bien que je t'aime Toi !
Comprends-tu mon dilemme ? (Mais comprends-moi !)
Aussi vrai que tout ça, (Mais que tout quoi?)
Il se peut qu'en plus j'y crois !


Do you feel (My problème)

Do you feel (My dilemme)
Do you feel (My problème)
Do you feel (My dilemme)

Aussi vrai,

Que le fil est en trope (Le philanthrope)
Et le pithécanthrope . (En trope)
Aussi vrai ma foi
Que les pieds sont dans l'plat.

L'artichaut dans mon cœur

S'épluche comme on effeuille une fleur !
Aussi vrai de vrai
Que la chouette effraie.

Aussi vrai

Que les choux sont d'Bruxelles,
Les ronds comme des queues d'pelle.
Aussi vrai disons,
Que les rangs sont d'oignons.

Aussi vrai

Qu'la moule est marinière, (Moules marinières)
Qu'on s'amuse en croisière. (En mer !)
Aussi vrai disons,
Qu'on connaît la chanson
Comme on connaît Marat
Et que je t'aime
Toi !


MONSIEUR COPAIN

David Fournet-Franck Houdoire/Franck Houdoire

On me consomme sans modération,

Mon usage est même conseillé.
Je ne demande nulle préparation,
Pour m'adopter faut m'essayer !

Monsieur Copain,
C'est le remède à tout,
C'est mieux que rien,
C'est là qu'est son atout !
Monsieur copain,
C'est un bain de jouvence,
Ça fait du bien
Partout, mais c'est Byzance !


On m'apprécie en toute circonstance,

En famille et galante compagnie
Mais je provoque d'emblée l'accoutumance,
Voire même plus, des tics et des manies !

Refrain


Je suis tonique et j'agite la couenne,

C'est moi l'meilleur ça y'a pas photo !
Je suis pratique et puis je dépanne,
Tiens une visite, branchons l'phono !

Refrain


Je me conserve et ne m'altère pas,

Exactement, je me bonifie !
Il y'en a même qui saute le pas,
N'écoute plus qu'moi et puis ça leur suffit !

Refrain


J'ai des vertus qu'on dit miraculeuses

Mais d'aucuns disent que je peux rendre fou.
J'exerce une attraction mystérieuse
Sur mon public, comment vous sentez-vous ?

Refrain



1, 2, 3 SOLEILS !

Franck Houdoire

À ceux qui tombent et se relèvent,

À ceux qui rêvent.
À ceux qui osent sans pareil,
J'offre un soleil !

À ceux qui sourient sans attendre,

À ces cœurs tendres
Qu'un simple bonheur émerveille,
J'offre un soleil !

À toi qui m'offre l'éclaircie

Et m'éblouis,
Auprès de qui chaque réveil
Est un soleil...

J'offre un soleil

Chargé de nos monts et merveilles...
Notre soleil !


LE PERE-NOËL EST UN ROUTIER

Franck Houdoire

Avant même d'aller plus loin,

Il me faut préciser un point :
Si le Père Noël à un « truck »
Et qu'à ses rênes il a dit « fuck »,
C'est à cause que chez les ricains
C'est tellement grand qu'y a pas moyen
De tout livrer en « truc » à poil,
De tout livrer en « truc » à poil.

Et c'est pour ça
Que par chez moi,
On dit que l'Père-Noël est un routier.
Oui c'est pour ça
Que par chez moi,
On dit que l'Père-Noël est un routier.


On dit en pays fromager :

Pas de quoi en faire un Morbier !
Sûr, c'est quand même moins féerique
Que son bon vieux traîneau magique.
Mais question rend'ment, c'est impec,
24 heures chrono, c'est le nec !
Et mieux chauffé qu'les « trucs » à poil,
Tourner en « truck » c'est plus qu'au poil.

Refrain


Il a fière allure dans son semi,

Le dos intact, plus en bouilli.
Après la folle nuit du 24,
Il rentre droit comme un bellâtre.
Madame Noël en fait les frais
Mais on n'sait si ça lui déplait
Quand il libère son « truc » à poil,
Quand il libère son « truc » à poil.

Refrain x2